LE DESENGAGEMENT
Nous vivons de plus en plus urgemment la nécessité de réinventer des formes de démocratie « réelle », sous peine de voir se répandre dans la société tout un ensemble de mécanismes de « désaffiliation », de défiance vis-à-vis du politique et de la démocratie représentative.
Bon nombre de nos concitoyen.nes désertent de plus en plus la vie publique, recréant des niches isolées ici ou là, où une espèce d’entre soi domine. Cette séparation progressive de certains segments du corps social morcelle la population dans son ensemble, augmente un peu plus la distance entre les différentes communautés et ne permet plus de faire vivre une vraie démocratie – inclusive et toujours discutée –, ni de faire avancer la société sur une voie plus solidaire.
Une formule démocratique usée
Une formule démocratique usée :
– les scrutins électoraux sont désertés et insuffisants à exprimer pleinement l’idéal démocratique
– peut-on décemment parler de « représentation » quand la moitié des électeurs s’abstient ?
Les causes de ce désintérêt
Les causes de ce désintérêt :
– la déception et le flou politiques donnent lieu à une impression de vanité, dans les deux sens du terme : la suffisance de certains représentant.es élu.es et le caractère futile parfois du politique
– une impuissance double : du côté des citoyens, l’idée que le pouvoir leur échappe, ne leur appartient plus ; et du côté des gouvernants, le sentiment de ne plus pouvoir convaincre
LA REMOBILISATION
La démocratie ne se résume à pas l’illusion d’un paradis et elle ne peut se satisfaire de compter les voix par intermittence, ou de se qualifier de « participative ». C’est pourquoi nous concevons et déployons des dispositifs susceptibles d’œuvrer à une démocratie « contributive » au sein de laquelle le citoyen, à son échelle directe, donne, reçoit, s’engage.
Par la relance d’une imagination collective et la mobilisation citoyenne, la société peut réinvestir la chose publique et y jouer son rôle clé. La démocratie se conçoit, s’élabore et se met en œuvre en commun, en commençant par des actions concrètes à l’échelle locale. Les citoyen.nes doit s’impliquer dans le parler, dans l’agir et dans la durée (concertation, contribution, pérennisation).
Contre la désolidarisation
Contre la désolidarisation
– pour bénéficier d’une politique autre et avoir la démocratie qu’on mérite, il faut se sentir en faire partie et s’y sentir utile
– pour favoriser l’implication, la démocratie ne peut plus être que participative, elle doit devenir contributive
L’imagination citoyenne
L’imagination citoyenne
– solliciter l’imagination collective, c’est rapprocher la communauté citoyenne et amorcer un pas hors de l’état de fait constaté
– seule l’imagination permet ce pas de côté qui offre alors une perspective nouvelle
Les vertus de la contribution
Les vertus de la contribution
– l’action engagée doit s’articuler sur 3 piliers pour donner à la démocratie les moyens de sa réalisation (et non plus de sa sauvegarde) : s’impliquer, contribuer, bénéficier
– la démocratie contributive profite à la fois à la société et à l’individu ; parce qu’elle fait naître en lui un sentiment de gratification, elle participe également à un mieux vivre ensemble